mercredi 27 mars 2013

Pierre Lambert


Il y a un an, le commissaire général Pierre Lambert nous quittait
Par le commissaire général Gustave Jourdren

Le 29 mars 2012 le commissaire général Pierre Lambert (promotion 56) nous quittait au terme d’une longue et douloureuse maladie. Son souvenir restera gravé dans nos cœurs, nous qui avons eu la chance de le rencontrer et de travailler avec lui. Il le restera plus particulièrement et très douloureusement dans le cœur de ceux qui, au cours de sa carrière, devinrent ses amis les plus proches. Les commissaires de sa promotion ont eu le privilège de découvrir et de côtoyer en lui un camarade prévenant, un commissaire épanoui et un homme courageux.



Certes Pierre, étudiant typique de la faculté de droit de Paris, a eu des difficultés à se soumettre à la vie réglée de l’École de l’air. Les bahutages ne furent pas sa "tasse de thé", les parcours du combattant et les corvées de chambre ne le séduisaient pas. Mais, issu d’un père officier, il vécut sa période de scolarité avec bonne humeur et ne "mûrissait" jamais. Par contre, marqué par un côté "Vieille France", il apprécia les charmes de la "dure" vie aixoise qui, à l’époque, était la norme pour les élèves en deuxième année.  Comme l’écrivait dans le journal de "promo" François de Vivie : « Pour résumer Pierre Lambert, disons qu’il faut se creuser la tête pour lui lancer des coups d’épingle »

Grâce à son ouverture aux autres, à son souci du service bien fait, à son patriotisme, à sa conscience professionnelle aiguë, il a occupé avec succès tous les postes et assumé toutes les responsabilités qui lui ont été confiées durant sa carrière, depuis celle d’officier des détails de l’escadron de Cognac à celle de directeur du S.A.C.A. 875 – ce Service Administratif du Commissariat de l’Air que nous rebaptisions le "Strategic Air command du Commissariat de l’Air". Il s’agissait d’un service aux missions variées et complexes. A ce poste, il a donné toute sa mesure. Il y faisait régner une ambiance chaleureuse que n’oublient pas ceux qui y ont servi sous ses ordres. Les "aventures" des nomadisations du service parisien dans les forts de l’Est, où les "administratifs" en "quasi opex" vivaient sous la tente en hiver, accomplissant des missions de soldat tout en décomptant les soldes en campagne, méritent d’être inscrites dans le mémorial du Commissariat.

L’homme généreux qu’il était a donné toute la mesure de ses qualités exceptionnelles en soudant des équipes autour de lui, grâce à sa bonne humeur et aussi à son autorité naturelle, fruit d’une grande compétence et d’une profonde attention aux hommes.

Ceux qui ont eu la chance de le croiser furent spontanément des amis aussi bien dans le service que dans la vie, comme le furent par exemple les bénéficiaires de la "Mie de pain ", une banque alimentaire, qu’il anima à Paris. Ce n’était pas la seule de ses activités caritatives. Il a vécu les épreuves de la vie avec un courage exemplaire et une foi profonde, tout particulièrement lors du décès de sa femme puis de la terrible maladie qui l’a emporté.

Pour toutes ces raisons il fut un exemple pour les futurs commissaires des armées-air et nous nous devons, dans notre amicale, de conserver précieusement son souvenir.

G. Jourdren                                                          


A l'initiative de leurs enfants, une messe anniversaire pour Odile et Pierre Lambert sera dite dimanche 14 avril à midi dans l'église Notre Dame de l'Assomption, 88 rue de l'Assomption, Paris 16ème.