jeudi 22 novembre 2012

Témoignage du commissaire capitaine Julie Marionneau (promotion 2005)

« J’ai accédé rapidement à des responsabilités » (extrait du site Lamy Etudiant)

Le commissaire capitaine Julie Marionneau n’aime pas perdre du temps. On se demande même quand elle souffle ! Depuis son entrée dans l’armée de l’air, la jeune femme n’a cessé d’enchaîner les missions. Tout se précise à Science Po Aix-en-Provence, où Julie Marionneau entre en 1999 pour quatre ans d’études. Lors d’un forum des carrières publiques, l’étudiante entend parler de l’école du commissariat de l’armée de l’air qui se trouve tout près, à Salon-de-Provence.

Elle est séduite par l’aéronautique et découvre une filière de carrières juridiques. Après un an de classe préparatoire au concours de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA), toujours à Aix-en-Provence, elle passe donc le concours interarmées et intègre l’école en question [ECA], pour deux ans. Elle se forme aux fonctions d’officier (elle apprend à être combattant) et d’administrateur et suit en parallèle un Master de conseil juridique au commandement. « Je voulais exercer des fonctions de « legal adviser » (ou « legad »), l’une des options de carrière, très spécialisée en droit, qui s’offre à nous », explique Julie Marionneau.  D’autres, plus nombreux, choisissent les filières "l'audit", " marchés publics", " ressources humaines" ou " logistique". Quelque soit leur choix, « les commissaires sont avant tout formés à la gestion financière, à la comptabilité et à l’administration générale », précise la jeune femme.

Première affectation en 2006, sur la deuxième plus grande base aérienne de France, à Cazaux, près d’Arcachon. Elle est adjointe au chef du soutien personnel, en charge du contrôle de gestion, de l’audit interne et des conventions et marchés publics. Elle entame, dans le même temps, un cursus international en droit des conflits armés. Parfaitement anglophone, elle effectue plusieurs stages dans des centres de formation de l’OTAN. « C’était exigeant », reconnaît-elle. D’autant que ses activités en s’arrêtent pas là : elle est volontaire pour faire des exercices, c'est-à-dire participer à des missions où les avions de l’armée se déploient à l’étranger. En août 2007, elle s’occupe ainsi de toute la logistique d’une opération extérieure de 250 personnes aux Etats-Unis. « Cela permet de voir l’armée de l’air en action. C’est le côté palpitant de ce métier ».

Au lendemain de Noël 2007, elle démarre son parcours de conseiller juridique en Afghanistan, pendant trois mois. « J’assurais le contrôle des règles d’engagements de la force, je briefais les équipages…  C’était très enrichissant. » Puis c’est le Qatar, sur la base américaine d’Al Udeid. A partir de juillet 2008, elle prend un poste au sein du bureau juridique de l’Etat Major de l’OTAN, à Naples. Elle est « legad» pour les Balkans et le Kosovo. Elle revient régulièrement à Paris, où elle a été affectée en septembre 2009, à sa demande, au sein de l’Etat major opérationnel de l’armée de l’air. Beau parcours, quand on n’a pas encore atteint la trentaine ! Retour à Naples au printemps 2011,  pour traiter les questions juridiques liées au ciblage des activités aériennes de l'OTAN en Libye.

Et en septembre 2011, nouveau défi : elle rejoint le secrétariat général à la défense et la sécurité nationale, qui dépend du Premier ministre, pour s’occuper des aspects multilatéraux  de l'exportation des matériels de guerre.