Par le CRC1 (ro) André Geoffroy
L’Union des pilotes civils de France (UPCF) crée en 1964 le Prix Guynemer destiné à couronner un ouvrage littéraire de langue française dont la lecture fait naître, dans l’esprit du public, un sentiment favorable à l’aviation civile ou militaire. Le prix Guynemer est attribué tous les deux ans en collaboration avec les associations : les Vieilles Tiges, les Vieilles Racines, les Ailes Brisées, l'ANORAAE (officiers de réserve de l'Air), l’Association des Pilotes de Chasse et l'APNA (professionnels navigants de l'aviation).
Le dernier prix Guynemer 2023 a été remis le 7 septembre 2024 à Charline Malaval pour son roman « Sorcière de la nuit » (Ed. Hachette Préludes).
Si aujourd’hui l’UPCF est, en fait, l’aéroclub de Meaux avec un nombre modeste d’adhérents, elle fut dès sa création en 1922 une association puissante de plusieurs milliers d’adhérents. Elle crée notamment, en 1931, sur l’aérodrome d’Orly une école de pilotage - dotée d’une demi-douzaine d’appareils qui permit de former 400 pilotes - puis, en 1933, une école de mécaniciens à la demande de l’Armée de l’air, formant ainsi plus de 700 spécialistes.
Elle fut aussi bien sûr un acteur important en 1936, lorsque le ministère de l’Air prit l’initiative de créer l’aviation populaire. Toutes ces installations, fruit d’un travail énorme, furent détruites par les Allemands lors de l’occupation, et le matériel de l’association fut spolié.
Etant moi-même grand lecteur, et notamment de livres qui ont trait à l’aéronautique, je fais partie du jury du prix Guynemer depuis 2001 et, en 2019, j’ai été choisi pour succéder au général de corps aérien (2S) Pierre Péron en qualité de président.
Charline Malaval est professeur de lettres au Lycée français du Luxembourg. « Sorcière de la nuit » est son quatrième livre, qui met en lumière ces héroïnes méconnues, aux destinées souvent tragiques qui, à l’appel de Staline, se sont engagées dans ces régiments d’aviation exclusivement composés de femmes. La trame de ce très beau livre retrace le parcours de ces jeunes pilotes envoyées dans des avions déclassés combattre dans l’une des batailles les plus sanglantes et les plus violentes de l’histoire moderne. Ces dernières vont faire des ravages chez les Allemands qui surnommeront ces pilotes bombardiers de nuit « les sorcières de la nuit ».
