mercredi 1 juillet 2020

Mémoire des lieux : l'ELCA d'Evreux


Nous poursuivons notre chronique sur la mémoire des lieux où furent implantés dans le passé les services du commissariat de l’air : aujourd’hui, voici l'établissement implanté sur la base aérienne 105 à Évreux.
L'Etablissement Ravitailleur du Commissariat de l'Air 782 (puis ELCA 782), l'un des quatre établissements dont disposait le service du Commissariat de l'Air, a été dissout en 2011.

Les lieux en 2020
L'établissement

 
Bâtiment 101 : Direction de l'ERCA, gestionnaire, secrétariat et expert-comptable (Aujourd’hui : commandement, restauration (mess, ..)

Court rappel historique

Créé en janvier 1945 sous l'appellation de Magasin Régional d'Habillement (MRH), l’établissement a été successivement stationné au fort de St Cyr, à Rueil-Malmaison, à Mignères-Gondreville (45) puis à partir de 1956 sur la base aérienne 122 de Chartres. De juillet 1970 à juillet 2011, il a été implanté sur la base aérienne 105 d'Evreux qui disposait à la fin des années 60 d'importantes surfaces couvertes laissées par les Américains à leur départ en 1967.
Construction de la base aérienne US
L’histoire de la base d'Evreux se confond avec celle de l'Armée de l'air. Elle a été créée le 1er novembre 1967, après un stationnement américain de 1952 à 1967, pour remplir à l’époque deux missions principales :
- Une mission opérationnelle avec la 64e escadre de Transport ;
- Une mission d'enseignement avec le Groupement Ecole 306.

En outre, elle assurait le support d’unités spécifiques dont l'Etablissement Ravitailleur du Commissariat de l'air 782.


 L'Etablissement a conservé jusqu'en 1977 son ancienne appellation d'Etablissement Régional du Commissariat de l'air. A partir de 1978, il est devenu Etablissement Ravitailleur du Commissariat de l'air affirmant ainsi sa vocation à satisfaire d’une part les besoins des bases et unités stationnées sur le territoire de la 2e région aérienne et, d’autre part, des missions ministérielles (réception de marchés centraux notamment pour les unités stationnées aux Antilles, en Guyane, en Nouvelle Calédonie et au Gabon. rénovation des blousons de vol pour plusieurs régions aériennes, études pour la modification de matériels de campagne)

Cependant la présence de l'ERCA 782 sur une base aérienne, à côté d'autres unités, pouvait poser le problème de son autonomie dans l'exercice de sa mission spécifique et de sa dépendance vis-à-vis des services qui contribuaient à son soutien. Le bon fonctionnement de l'établissement et par conséquent la réussite de sa mission dépendaient de l’équilibre qui devait être réalisé entre ces deux contingences. C’est pourquoi les rapports entre la base et l'établissement faisaient l'objet de mesures particulières précisées par instruction.

Tout le personnel de l'établissement était regroupé et géré par la DCCA (gestion 70)  Des personnels spécialisés étaient hébergés par l’établissement mais relevaient du directeur régional : l'équipe des spéciaIistes « Frigoristes » qui participaient à la maintenance du matériel de restauration des bases de la région aérienne et les personnels de l’atelier du maître ouvrier bottier.

Quelques chiffres : plus de 100 000 km par an, 15 400 m2 de surfaces couvertes soit 10 % de la surface totale de la base
Dans les années 90, l’établissement devint ETCA (établissement central) puis ELCA (établissement logistique) avant sa dissolution en 2011.

 Remerciements : général (2S) Claude Baillet (EA 75 commandant de la base 1999-2002), commissaire général (2S) Henri Mulotte (historique), col (R) Patrice Le Mao,  président de l’association « Deux ponts de l’Eure », major (R) Jeanne, Mr Alain Jacquette (ouvrier d’Etat)

Zoom sur l’association “Le deux Ponts de l’Eure” 

Pour les travaux sur le Bréguet Deux-Ponts, 2020 sera presque une année blanche car, en raison de la pandémie, l’accès à la base aérienne n’est plus autorisé aux bénévoles depuis mars 2020.

 

Actuellement, nous travaillons sur la reconstitution de la planche de bord pilote avec de vrais instruments. La recherche est assez passionnante, un peu sur Internet pour des achats aux USA car, à l’époque, Breguet se fournissait essentiellement dans les surplus américains, puisqu’il n’y avait pas encore de grandes sociétés spécialisées dans ce domaine en France.  Pour info, le récepteur radio ART 13 était sur monté en 1944 sur les…. bombardiers B 29.

Nous sommes en liaison avec des musées plus ou moins connus voire inconnus, comme le musée aéronautique du Berry. Les propriétaires de ces musées privés sont tous des passionnés et des originaux, ce sont vraiment de belles rencontres. Le propriétaire du musée du Berry nous a offert 18 instruments. Nous irons dans un autre musée à Albert en Picardie et en septembre au musée aéronautique d’Orange.

Nous passons également pas mal de temps à la réalisation des 8 panneaux supérieurs au dessus du poste du mécanicien navigant. Les Ailes anciennes de Toulouse sont en charge de la confection des panneaux avec les pare-closes et nous de la reproduction à l’identique des postes radio VHF et UHF, Tacan, radio-compas et de tous les indicateurs et instruments. C’est un travail colossal avec des pièces à créer car nous partons d’absolument rien.



S’agissant des Noratlas présents sur la base : l’association, à la demande du commandant de base en 2016, a remis en état l’extérieur - dans sa livrée d’origine – de celui situé à l’ancienne entrée de la base sur la nationale 13. Un second, qui était à Nantes auparavant, est en réfection au GAM 56 et un troisième (partie avant de la carlingue seulement) est érigé en statue à l’entrée de l’escadron Dunkerque (Gabriel).

Patrice Le Mao