lundi 5 février 2018

Le soutien d’une base aérienne

La revue du SCA « Soutenir » (n°2 décembre 2017) nous expose les conditions actuelles du soutien commissariat d’une base aérienne par un GSBdD « à dominante air » et les modalités d’intervention d’un officier réserviste  « référent air » auprès du chef du GSBdD, tous sujets d’intérêt pour beaucoup de nos lecteurs et lectrices.

« LES MÉTIERS DU SOUTIEN AUPRÈS D’UNE BASE AÉRIENNE
Nous sommes partis à la rencontre de deux personnels du groupement de soutien d’Orléans-Bricy pour découvrir toutes les spécificités du soutien d’une base aérienne. Retour sur leurs témoignages.


CRC1 Xavier Degrange, chef du GSBdD d’Orléans 

En tant que commissaire d’ancrage marine, chef d’un groupement de soutien de base de défense à dominante air, quelles sont pour vous les spécificités du soutien à apporter à une base aérienne ? 


Si la base de défense d’Orléans-Bricy est identifiée comme étant « à dominante air », il n’en demeure pas moins qu’elle est profondément interarmées. En effet, le groupement de soutien de la base de défense (GSBdD) soutient un régiment de cuirassiers à Olivet, la direction centrale du service national, la direction des approvisionnements en produits de santé des armées, le centre national de soutien opérationnel de la DIRISI, ainsi que les bases aériennes d’Orléans-Bricy et de Châteaudun. Comme un navire de combat à la mer, une base aérienne fonctionne 24 h/24, d’autant plus quand elle compte parmi ses unités la flotte des A400M ainsi que deux unités spécialisées. Le GS est sollicité pour accueillir, héberger, nourrir et transporter des militaires vers les théâtres d’opérations ou qui participent à des activités parachutistes sur zone. Confidentialité, réactivité et adaptabilité sont les maîtres mots de nos activités.

Comment avez-vous vécu la crise habillement air ? 

La ministre à Orléans
La gestion de la crise habillement air a nécessité la mobilisation de tous les acteurs de la chaîne du soutien du GS et de la base aérienne. Cette crise n’aurait pu être surmontée sans un travail commun entre le groupement de soutien et la base aérienne. Une grande partie de cette crise a été jugulée grâce à la création de comités d’usagers qui ont permis de trouver des solutions pour chaque type d’effet. Les échanges, les explications données et les remontées d’informations ont été des facteurs clés de succès : ils ont permis d’afficher un taux de satisfaction de 80 % sur la fonction habillement pour l’ensemble de la BdD.

Comment sont organisées les relations entre la base aérienne et le GS ? 

Ces relations sont parfaitement complémentaires. Le personnel du bureau « interface des soutiens / maîtrise de l’activité » (BISMA) de la BA 123 aime à se présenter comme le prescripteur du soutien au même titre que le GSBdD en est l’opérateur avec l’appui de tous les acteurs de la chaîne organique du SCA. Nous partageons donc la même philosophie professionnelle qui se concrétise par une complémentarité dans la résolution des dossiers. Il centralise les besoins, les trie, les valide avant de les adresser au GS. Le BISMA contribue ainsi à la qualité du soutien apporté à l’aviateur.

Quels sont pour vous les enjeux de demain ? 

Le principal enjeu reste celui lié à l’augmentation des effectifs de la base de défense. Ce gonflement des effectifs a débuté avec l’augmentation importante, en juillet dernier, du nombre de militaires au 12e régiment de cuirassiers à Olivet. Il se poursuivra jusqu’en 2023 avec l’arrivée sur la base aérienne d’un commando de l’armée de l’Air supplémentaire, de la montée en puissance de la flotte d’A400M et l’arrivée du C130J Hercule de la nouvelle génération. Ainsi, entre 2015 et 2023, la base de défense d’Orléans-Bricy devrait augmenter d’un peu plus de 1 000 personnes. Le premier défi est donc de préserver les moyens du GS aux meilleurs niveaux (humain, financier, capacité de transport) pour maintenir un soutien de qualité.
Le deuxième défi est de pouvoir répondre au besoin grandissant de la base aérienne en matière d’hébergement. Le parc s’est profondément dégradé en termes d’infrastructure et le nombre de lits est largement insuffisant. Une large partie de nos efforts sera donc tournée vers la rénovation de notre hôtellerie.


LCL (R) Jean-Louis, OSA du GSBdD d’Orléans 
Mon colonel, pourquoi un réserviste air dans l’équipe de commandement du GS ?















Officier mécanicien de l’armée de l’Air, j’ai terminé ma carrière comme officier supérieur adjoint du GSBdD d’Orléans, organisme interarmées jusqu’aux fonctions de commandement puisqu’il est dirigé par un commissaire en chef d’ancrage « marine » et par un officier supérieur de l’armée de Terre, adjoint au chef du groupement de soutien. Je suis en quelque sorte le « référent air » du GS et, par conséquent, l’interlocuteur privilégié du personnel air de la BdD.

Aviateur connaissant parfaitement la base aérienne dans toutes ses composantes et intégré au sein de l’équipe de commandement, je fais le lien entre les besoins, les problèmes, les activités des unités de la base aérienne et les capacités, les moyens, le plan de charge du GSBdD d’Orléans. Je suis ainsi souvent le conseiller pour le soutien AGSC sollicité lors d’événements majeurs tel que l’exercice EAATTC (European Advanced Airlift Tactics Training Course) réunissant plusieurs nations étrangères et conduit du 7 au 19 mai 2017 par le CIET (Centre d’instruction des équipages de transport) implanté sur la base.

Quelles sont vos attributions au sein de cette équipe de commandement ? 

Elles sont doubles. D’une part comme OSA, je participe au bon fonctionnement du GSBdD Orléans en assistant le chef du groupement, à qui j’apporte mon expertise et mon expérience dans le domaine de l’organisation, et en animant ou en coordonnant les activités liées aux relations publiques, à la communication et au maintien des traditions.
Par ailleurs, je suis l’officier réserve du groupement avec pour mission de participer au recrutement des futurs réservistes du GS, de suivre les activités du personnel de la réserve opérationnelle, de préparer et de gérer le budget dédié. »

Remerciements à la DCSCA, au service communication et à la rédaction de « Soutenir »