jeudi 24 novembre 2016

Des nouvelles de la Promo 1971

Périple en Corrèze
par le commissaire général (2S) Jean Pierre Lépinard

La promotion a pris l’habitude de se rencontrer annuellement en septembre pendant trois jours, dans les différentes régions de France qui tiennent au cœur de chacun, à l’exception de Jean M., réfractaire absolu.

L’année 2015 nous avait rassemblés chaleureusement, pour de bien tristes raisons, par deux fois. Jean-Michel Golfier et Annick Lépinard nous avaient quittés le même mois de mai, à trois semaines d’intervalle.
MM Brossel, Rufer, Mmes Rufer, Adrien, M. Lepinard, Mmes Brossel, Golfier et Theis 


Il fallait repartir, ce qui fut facile tant notre petite communauté est soudée. En septembre 2016, Gisèle Golfier a pris l’initiative et a choisi, en port d’attache, le village d’Allassac, en Corrèze, terre natale de Jean-Michel.

Le mardi 13, tout le monde était présent à l’heure fixée, même Philippe Adrien et son épouse Christine venant pourtant de Noirmoutier. Les bagages à peine déposés et un pot de bienvenue tout juste avalé, nous voici déjà en visite, à la magnifique église fortifiée d’Allassac, puis à la tour César offrant aux plus courageux un excellent grimper de mise en jambe et une vue splendide.

Le mercredi 14 débuta par la découverte de la taillanderie Lavaux, dernière fabrique en France de taille artisanale d’armes et métaux divers. A la tête de cette noble « Confrérie », un ancien major, participant à toutes les reconstitutions d’épopées romaines, nous donna moult explications, sous peine de sanctions physiques pour ceux qui n’écoutaient pas bien. C’est ainsi que Jean-Pierre Theis, un peu dissipé, fut équipé d’un heaume et d’une côte de maille spécialement pesante. Malgré tout, l’ensemble lui donna une fort belle allure seigneuriale…



A l’issue du déjeuner eut lieu la visite (sous la pluie !) du magnifique site des « Pans de travassac », sept filons nous révélant à travers défilés impressionnants et ponts suspendus, la légende de l’ardoise mystérieuse, sombre mais ô combien fascinante, ainsi que les gestes perpétrés par des générations de tailleurs d’ardoises, autre spécialité de la région.

Brillante soirée animée par un remarquable professionnel de l’accordéon accompagné d’un excellent guitariste, et se terminant par un essai très risqué du non professionnel que je suis et qui, bien que n’ayant pas tâté de cet instrument depuis ma jeunesse, réussit à interpréter « qué sera sera » devant un auditoire ébahi !

Auparavant, ce jour-là, nous nous étions réunis au petit cimetière de La Chartroulle où repose Jean-Michel. C’est ici l’éternité, et les galets de la Provence l’accompagnent avec leurs messages intimes. Dans la minuscule chapelle Saint-Ferréol nous contenant à peine, nous avons fortement pensé à nos amis, à nos amours, Jean-Michel et Annick.

La journée du 15 fut consacrée à la visite de l’abbaye cistercienne d’Aubazine, notre ami Jacques Rufer, en tant qu’historien patenté du groupe, complétant voire suppléant sans problème les explications de notre jeune guide, tandis que François Brossel, notre photographe attitré, mitraillait de belle manière.

L’après-midi, inévitable visite de la célèbre Collonges-la-Rouge, très fréquentée pour ses fameuses maisons et échoppes de grès rouge formant au soleil couchant un spectacle fort étonnant et une atmosphère très particulière.
Puis ballade dans Turenne, d’où est originaire le maréchal du même nom, et montée très raide à pieds jusqu’au château, hélas fermé…il est trop tard !

Le vendredi 16, départ vers la « capitale » Brive-la-Gaillarde pour une promenade en centre-ville, lieux bien connus du couple Golfier, avec visite de la collégiale Saint-Martin et du musée Labenche, magnifique édifice retraçant en 17 salles l’histoire de Brive et de ses héros nationaux et seul musée de France à présenter une collection remarquable de tapisseries réalisées au XVIIe siècle à la manufacture anglaise de Mortlake.

L’après-midi, découverte de la distillerie artisanale Denoix, maître liquoriste à Brive depuis 1839 avec vieil alambic, chaudrons en cuivre et foudres centenaires. Dégustation fort appréciée de la célèbre liqueur de noix. Vint ensuite une promenade au Saillant où il est surprenant d’admirer dans la toute petite chapelle, les magnifiques vitraux conçus par Chagall.

Enfin, le samedi 17, nous voilà partis avec nos « cabas » au marché Georges Brassens de Brive, haut en couleurs et méritant bien d’y passer toute la matinée.

A l’issue, cérémonie des adieux, embués de larmes, après un grand merci à notre organisatrice.

Mmes Rufer, Golfier, M.MmeTheis M Mme Adrien, M. Rufer Mme Brossel, M Lépinard

Mais ne soyons pas tristes, après toutes ces belles visites soigneusement choisies, c’est juré et cela a été entériné par un vote démocratique, nous nous reverrons l’année prochaine pour de nouvelles festivités, à Saint-Malo cette fois.

Ces réunions joyeuses et enrichissantes réchauffent en effet tellement nos cœurs encore très jeunes et témoignent si bien de l’unité et de la solidarité exceptionnelles de cette promo 71, malgré les épreuves !