dimanche 14 décembre 2014

information et communication (2)

Saison 2 : 1990 – 2008



Le BLCA n° 32, qui devait donc « créer la surprise », parait durant les fêtes de fin d’année 1990, cette fois sans le portrait de Mme Rebuffel en couverture ( jalousies de la part de commissaires féminins ou d’épouses de commissaires masculins ?) mais avec une œuvre colorée d’un jeune peintre de l’air en pleine émergence, qui fera ensuite une longue carrière dans les salons et pas uniquement de Provence.

Etait-ce là la surprise promise ?






Dans son avant-propos du n°32, à nouveau manuscrit, le directeur central évoque, pour la première fois dans le BLCA, le contexte international et national dans lequel le commissariat agit : la chute du mur et la réunification allemande, le conflit du Golfe et le plan Armées 2000 (pour l’information des plus jeunes, une sorte de RGPP, lancée 20 ans avant l’autre). Pour le commissariat, le directeur appelle à un véritable « projet », sur deux axes forts : la réorganisation des structures régionales (DRCA, CATA) et la rénovation de la surveillance administrative, via les techniques de l’audit. Le temps de la restauration est passé.

La révolution vient avec le n°33 de juin 1991, avec sa superbe couverture pleine page en couleur. Dans son avant-propos, le directeur évoque la bonne tenue du commissariat durant la guerre du Golfe et des conséquences à en tirer dans tous les domaines. S’agissant de communication, le directeur informe de la naissance de la lettre « ANCA actualités », même si l’ANCA dispose encore de pages au sein du BLCA.

Les années passent et avec le numéro 41 de juillet 1996, le directeur central de l'époque, le commissaire général Vincent, décide de simplifier la présentation du BLCA, en le baptisant « Liaison » mais en conservant le sous-titre « BLCA », forme de continuité avec les 20 ans passés. Le BLCA s'adapte ainsi à la nouvelle politique de communication interne et externe du Commissariat avec notamment l'adoption d'une "charte graphique"

Les raisons sont exposées clairement, dans un éditorial où le mot « communication » s'affiche sans complexe, mais accompagné du mot « coût » : « Ce BLCA va peut-être en surprendre certains. Il s’inscrit pourtant en droite ligne dans la politique qui a été lancée en matière de communication. En ce qui concerne le BLCA, il s’agit de donner pour le service le plus d’informations possibles, le plus rapidement possible sous la forme la plus agréable possible et au coût le plus bas possible.
D’où le choix d’un document en bichromie, limité à 8 pages, paraissant au moins quatre fois par an et composé au maximum de brèves.
Le changement peut paraître rude. Il était cependant indispensable. Liaison destiné, comme son nom l’indique, à rassembler tous les personnels du commissariat de l’air, est et doit rester votre bulletin».

Au chapitre des changements, on note en effet une présentation bicolore noir et bleu, des photos en noir et blanc et un nombre de pages ramené non pas à 8, objectif initial, mais à 20, soit quand même divisé par trois. Au chapitre des maintiens, une livraison maintenue à 3 fois par an, les rubriques habituelles (actualités nationales et en région, reportage, dossier, « en bref » et la chronique humoristique) et une très bonne qualité de papier. Manifestement, la priorité est donnée au fond et … aux économies. Une belle citation est accolée au titre : "Le service de l'homme est notre fierté".

Cette formule perdure avec les trois directeurs suivants, les commissaires généraux Stum (1997-2000), Clouzot (2000-2003) et Aubard (2003-2005), tout au moins jusqu’au numéro 63. On note en passant que les numéros 56 de décembre 2000 et 60 de juin 2002 incluent un numéro de Lex Aeris, rédigé par le bureau Droit aérien du SACA, sans doute pour en améliorer la diffusion auprès de tous les éléments du service.

En parallèle à Liaison, le directeur central lance début 2001 un nouvel outil d’information, dénommé « La Lettre », au public et au contenu plus ciblés, à un moment où apparaissent des enjeux importants à la fois pour l'armée de l'air et le commissariat de l'air.
La Lettre n°2 est diffusée en avril 2002 et procède à une analyse d’évaluation des grands domaines d’action du commissariat de l’air.
La Lettre d'avril 2004, centrée sur la modernisation des RH, évoque également les préoccupations liées à un contexte de "changements profonds qui [nous] attendent et [dont nous sommes] encore loin aujourd'hui de cerner avec précisions tous les contours". Enfin, à une époque où l'évolution technologique peut induire des (r)évolutions managériales, on note que, dans sa conclusion, le directeur invite les commissaires du corps à lui répondre directement par courriel et "à lui faire part de leurs idées et suggestions" !

Le Liaison n° 64 d’octobre 2004 est diffusé dans une « nouvelle formule » avec, à nouveau, une couverture pleine page et un sous-titre rappelant le titre des débuts, le bulletin « de liaison » redevenant en effet un « bulletin d’information ». Dans son éditorial, le directeur central, le commissaire général Aubard, juge que, 30 ans après la parution du premier bulletin, "il est naturel de s'interroger sur une formule ayant largement fait ses preuves mais dont l'intérêt s'est quelque peu émoussé avec le temps". Il inscrit cette évolution dans le cadre du projet de service « @cantia » et expose clairement « la nécessité d’améliorer la communication du service sur le contenu du projet ».

Reprenant un argument exactement inverse à celui développé 30 ans auparavant visant alors à «ouvrir le BLCA à la vie du service », il ajoute : « Il s’agit de disposer d’une publication un peu moins centrée sur la vie du service et davantage sur ses réalisations […]. Par ailleurs, le commissariat de l’air éditera périodiquement quatre lettres plus spécialisées sur des sujets qui font partie de notre cœur de métier : les finances publiques, l’achat public, l’audit et le droit aérien ».
Un dernier point est évoqué, qui constitue l'amorce une évolution notable, avec l’apparition de « l’interactivité » : « Le service se dote d’un site internet (www.commissariat.air.defense.gouv.fr) permettant d’en savoir plus sur le commissariat de l’air. Par la suite, ce site…constituera les prémices d’une administration électronique interactive ».

La livraison suivante de Liaison parait en juin 2005, non pas sous la numérotation 65 mais comme « numéro 1 », montrant peut-être la volonté d’un nouveau départ avec le début d’une nouvelle série. Dans l’éditorial du directeur central (non nommé mais toujours le cre gal Aubard), deux points sont à signaler en termes de communication :

D’abord, un nouveau focus sur les sites internet et intranet : « L’ouverture attendue cette année des sites commissariat sur internet et intradef contribuera fortement au développement d’une communication interactive dont on ne perçoit peut-être pas encore tous les contours mais dont on mesure déjà toute la richesse pour établir un lien direct avec les administrés, un espace de dialogue entre professionnels d’un même métier, et pour simplifier les procédures ».
Ensuite, l’éditorial évoque le projet Air 2010 et, pour la première fois dans une publication largement diffusée, l’expression de « service d’administration générale et des finances ».

Epilogue
Liaison cesse de paraître à compter de 2006, dans une période complexe durant laquelle voient se succéder rapidement des phases de déconstruction et de reconstruction (fin du service du "commissariat de l'air", fin 2007, création du SAGF en janvier 2008, création du SCA en janvier 2009), qui rendent sans doute difficile le maintien de publications périodiques.

En 2006 et 2007, la direction centrale privilégie plutôt une communication interne sur les évolutions attendues au travers des comités de direction, des différentes prises de parole du directeur central lors des réunions de commissaires d'active, en deuxième section ou de réserve (ANCA) et, au final, lors de la fermeture du commissariat et de la création du Service de l'administration générale et des finances (SAGF) de l'armée de l'air fin 2007.
Il est probable que ces pratiques sous forme de communication orale perdurent en 2008 avec le SAGF.

Etonnamment, c'est l'ANCA qui remplit, de facto, cette fonction de "communication institutionnelle" au travers de son journal ANCA-Actualités avec un numéro 131 d'avril 2008 qui expose de manière très complète le contenu du plan Air 2010 et, surtout, l'organisation du nouveau SAGF, son administration centrale et ses organismes déconcentrés. On note bien sûr que l'adresse internet évolue en "sagf.air.defense.gouv.fr".

En mars 2010, la Lettre du SCA prend la suite, accompagnée en 2011 d’Infos Consuls, mais ceci est une autre histoire. De son côté, Lex Aeris poursuit sa route, édité ensuite par l’EMAA.