Par le commissaire général (2S) Jacques Guillerm (ECA 58)
En septembre 1959 les commissaires sous-lieutenants de la promotion 58 qui venaient de prendre leurs quartiers, caserne Forbin, pour une année de rêve à Aix-en-Provence virent arriver, sous leurs regards suspicieux, un commissaire du recrutement interne : Fernand Monjoin.
Le commissaire lieutenant Monjoin, avant-dernier à droite |
Fernand Monjoin supportant, avec du répondant, les railleries sur sa précédente carrière, notamment à Chateaudun dont il parlait souvent, devint très vite avec le commissaire Claude Macquignon, lui aussi lieutenant (et qui avait déjà « fait » l'Algérie), le porte-parole et le médiateur d'une promotion volontiers rebelle ( cf. la promotion 58 s'évade ) et assez peu encore militarisée ( « X, ce n'est pas parce que vous avez le calot dans la poche que vous êtes en civil ») auprès d'une hiérarchie parfois décontenancée, par exemple par le refus de prendre connaissance des notes données pour les nombreuses compositions afin de ne pas favoriser une émulation peu propice à une bonne camaraderie !
Auprès de la hiérarchie militaire comme auprès des professeurs des arts et métiers Fernand Monjoin imposait sa personnalité et son savoir-faire, posant toujours les questions pertinentes que les autres cherchaient en vain. Il était déjà, comme il le fut tout au long de sa carrière, très sérieux dans le travail mais bon vivant avec toujours une histoire ou une anecdote à raconter.
L'amalgame avec la promotion prit très vite, grâce notamment aux repas bien arrosés pris ensemble au cercle des officiers d'Aix ou à l'occasion des nombreux voyages d'études qui étaient aussi des récréations.
A la sortie de l'école en juillet 1960, la promotion se dispersa, pour la plupart d'entre nous comme « officiers des détails » dans les escadres en Algérie, mais les retrouvailles avec Fernand aux cours de nos carrières respectives étaient toujours joyeuses.
Le commissaire général Monjoin, à droite |
C'est un ami très cher et très attentionné que la promotion 58 vient de perdre. Elle ne l'oubliera pas. Salut Fernand.
Jacques Guillerm