dimanche 1 septembre 2013

RETEX

Le commissaire de l'air a été de ces hommes en mission à l'étranger
(La Voix du Nord 27 juin 2012)

"Le commissaire capitaine G. (ECA promotion 2005) est arrivé sur la base aérienne de Cambrai en septembre 2009. Il est de ceux qui la quitteront cet été [2012]. Et de ceux qui ont participé aux opérations extérieures...
Posté à Cambrai après un séjour de deux ans en outre-mer, le commissaire G. (1), 31 ans, a participé aux grands événements qui ont émaillé l'histoire de la base depuis trois ans, dont l'organisation du meeting national de l'air de juin 2010 et du Nato Tiger Meet de mai  2011.



Le commissaire G. fait également partie des militaires de la base qui ont participé aux opérations extérieures. Sa carrière l'a conduit en Afghanistan, à Kandahar, durant six mois ; sa première mission à l'étranger. Il y a servi l'Armée de l'air comme responsable administratif et financier d'un détachement d'aviateurs implanté sur une base de l'OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique Nord). « Je faisais partie d'un détachement de 180 Français au milieu d'une base interalliés de 30 000 hommes, majoritairement des Américains, raconte-t-il. Nous étions quatre de la BA 103. » Avant son départ, il avait participé à un stage de préparation. « Nous avions rencontré des militaires qui étaient déjà partis en missions extérieures. Nous sommes en Afghanistan depuis 2001 et nous avons eu la chance de bénéficier de leur expérience. » Malgré cette formation, il ne cache pas qu'il faut aussi savoir s'adapter au terrain une fois sur place. « On n'est jamais totalement préparé. Il faut savoir écouter et observer quand on est en opération. » le commissaire se souvient notamment du climat d'insécurité dans lequel les militaires vivaient. « C'était un séjour un peu long et difficile. Il faut savoir que Kandahar est le fief des Talibans. Même si nous n'étions pas exposés directement, dans les villages ou les villes, nous étions exposé au feu des roquettes.
le commissaire G. (2e à droite) et ses collègues avaient reçu des courriers de soutien pour Noël.
Face à ça, la solidarité qui régnait au sein du détachement était essentielle. « Sur le plan humain, ce sont toujours des moments où les rapports sont plus intenses et les liens de camaraderie plus forts. » À son retour, le commissaire G. a passé quelques jours à Chypre. « C'était un peu le sas de décompression pour nous réhabituer et ne pas passer brutalement de la vie en opération, très austère, à la vie civile. » Un passage qu'il a jugé très utile. «  On ne se rend pas compte mais au cours d'une mission extérieure, on se déconnecte complètement des réalités de la vie normale. »

Depuis, il s'est, comme d'autres, engagé dans les opérations de fermeture du site. Opérations de longue haleine où il est chargé du transfert des archives de la BA 103, ainsi que du matériel opérationnel de campagne et de l'ameublement des locaux. À quelques jours de son départ vers sa future affectation au Commandement européen du transport aérien à Eindhoven (Pays-Bas), il emporte avec lui le souvenir d'une affectation « exigeante et exaltante  » durant laquelle il a « aimé côtoyer des femmes et des hommes impliqués avec engagement dans toutes les opérations.

Durant laquelle il a aussi découvert des facettes nouvelles de son métier. « Mon opération à l'extérieur a été une belle expérience humaine et une grande découverte. On confronte des savoirs et des méthodes de travail entre alliés. Ça permet d'avoir une opinion sur ce que l'on est et ce que l'on sait faire. On acquiert une grande ouverture d'esprit. » De ces six mois en Afghanistan, il se souvient avec beaucoup d'émotion de la carte postale qu'il avait reçu d'enfants du sud de la France et d'un courrier envoyé aux militaires français par des associations patriotiques cambrésiennes pour les fêtes de fin d'année. « Je ne sais pas si la population française est vraiment consciente de la présence de ses militaires en mission extérieure, contrairement à certaines populations anglo-saxonnes. Mais ces courriers, c'est quelque chose qui nous avait fait extrêmement plaisir. Je les ai toujours gardés... » •
(1) À la demande de la base, le nom du commissaire n'est pas publié.