vendredi 31 mai 2013

Commissaire général Huguet

Décès du commissaire général Raymond Huguet

Né le 13 juillet 1923, le commissaire général Huguet, ancien Directeur central du commissariat de l'air, est décédé le 13 mai 2013 à Versailles (78). Ses obsèques ont eu lieu le 16 mai 2013 à Volgelsheim (68) dans l’intimité familiale.

Ordre du jour n° 18 [novembre 1978]

"Le Commissaire général de division aérienne Raymond Huguet quitte l'armée de l'air au terme d’une carrière de plus de trente cinq années.

Admis à l'Ecole de l'air en 1943 avec la promotion "Sous-lieutenant Pomier Layrargues", il est arrêté en février 1944 pour avoir refusé de se plier aux autorités d'occupation et est déporté au camp de concentration de Mauthausen jusqu'en mai 1945.

Durement éprouvé dans sa santé et obligé d'abandonner la carrière de navigant, il suit les cours de l'Ecole supérieure d'électricité dont il obtient en 1950 le diplôme d'ingénieur. Officier télémécanicien, il sert pendant cinq années comme chef de la station ionosphérique d'Ivato, puis comme instructeur à l’Ecole de l'air.
En 1955, reçu au concours d'admission à l'école supérieure de l'Intendance, il est intégré dans le corps des Commissaires de l’air et commence alors une nouvelle carrière.



Après un séjour de 2 ans au Commissariat des Bases de l'air n° 761 d'Oran, il rejoint, en 1959 l'école du Commissariat de l'air de Salon-de-Provence pour y commander avec compétences et efficacité la division d'instruction.
Conseiller technique du commandement des écoles de l'armée de l'air en 1962, il est nommé l'année suivante chef de l'administration du bureau permanent des études militaires de l’organisation du traité de l'Asie du Sud-Est implanté à Bangkok.

De retour en métropole, sa culture scientifique, alliée à des connaissances administratives étendues, le fait désigner pour diriger de 1966 à 1970 le groupe de travail automatisation et le bureau organisation et méthodes de la Direction centrale du commissariat de l'air

En mars 1970, il est affecté au cabinet du chef d'état-major de l'armée de l'air où ses qualités personnelles, son expérience de l’administration et sa hauteur de vue font de lui un collaborateur hautement apprécié.
Nommé commissaire général le 1er juin 1972, il prend la direction régionale du commissariat de la force aérienne tactique/1ère Région aérienne, puis en juin 1975 la direction centrale du commissariat de l'air avant d'être promu Commissaire général de division aérienne le 1er juillet de la même année.

Au cours des trois années pendant lesquelles il a assumé avec autorité la direction centrale du commissariat de l’air, le commissaire général de division aérienne Huguet a mené une action en profondeur qui a marqué durablement le service et les hommes dont il avait la charge.
Artisan de nombreuses réformes, attaché à la modernisation des méthodes et des moyens, tendu vers la recherche constante de la meilleure efficacité, il a fait du service du commissariat un outil adapté à sa mission, dynamique et capable de réaction rapide, indispensable à la vie de l'armée de l’air.

Officier de la légion d'Honneur et de l'Ordre National du Mérite, titulaire de la Croix de la valeur militaire et d’une citation à l'ordre de l’Escadre aérienne, de la Médaille de l'aéronautique, des Palmes Académiques, il laisse le souvenir d'un officier exemplaire et d’un commissaire général de classe exceptionnelle."
Fait à Paris, le 30 novembre 1978
Le Général SAINT-CRICQ
Chef d'Etat-major de l'armée de l'air


Un collaborateur et un ami parmi les plus précieux
Discours du CEMAA durant la cérémonie de départ (extrait)


"Il fallait, pour mener à bien cette action, un homme non seulement à l'expérience et à la compétence sans défaut, mais aussi dont la hauteur de vue, le caractère, la loyauté et une certaine audace dans les prises de responsabilités, soient le plus sûr garant de la réussite.
Ces qualités se sont trouvées réunies dans la personne du général Huguet à qui je tiens aujourd'hui à rendre l'hommage qu'il mérite, et au travers de sa personne, à l'ensemble du corps du commissariat de l'air.
L'ordre du jour lu tout à l'heure sur le front des troupes retrace brièvement sa carrière exemplaire d'officier, d'administrateur et enfin de directeur de service.
Durement éprouvé par de longs mois de déportation car, comme tant d'autres compatriotes de son Alsace natale, il n'avait pu supporter de vivre sans réagir sous la botte de l'occupant, il devait, dès sa libération de Mauthausen, et avec la force de caractère et la volonté qui sont le trait dominant de sa personnalité, surmonter l'épreuve et, renonçant à la carrière de navigant qui lui était désormais interdite, acquérir
le diplôme d'ingénieur de l'école supérieure d'électricité puis passer avec succès le concours de l'école supérieure d'intendance.

De ce début de carrière à la fois opérationnel et technique, il devait garder la marque, et sans doute faut-il trouver là l'explication à la fois de son souci constant d'être au plus près des besoins des formations, et aussi de son intérêt pour l'informatique dont il devait assurer la généralisation dans les divers domaines de gestion incombant au commissariat.

De sa longue et  brillante carrière de commissaire, il suffit de rappeler qu'elle devait le conduire au cabinet du chef d'état-major, à la direction du commissariat de la FATAC-1ère RA, et enfin au poste de directeur central à partir de l'année 1975.

Pendant ces trois années écoulées, il aura imprimé une marque durable à l'ensemble du service et été pour moi un collaborateur et un ami parmi les plus précieux.

Je tiens à lui renouveler, au nom de l'armée de l'air et en mon nom personnel, l'expression de notre gratitude et nos regrets de le voir s'en aller aujourd'hui. Mais je suis certain aussi que le commissariat de l'air continuera, sur l'impulsion qu'il a reçue du général Huguet, à travailler avec la même efficacité et avec la même confiance, pour l'intérêt de l'armée de l'air tout entière."