vendredi 11 août 2023

Echos du SCA : Dominantes et parcours professionnels

Dans son métier d'administrateur, le commissaire des armées développe des dominantes au sein des divers métiers qu'il est amené à exercer durant sa carrière. Tandis que le métier est figé par la définition inscrite au référentiel des emplois ministériels (REM), la notion de dominante est propre au corps des commissaires des armées. 

La vision du chef de la division Gestion des corps 

Officiers, administrateurs, ancrés (1), les commissaires des armées sont au cœur de l'engagement des forces et de la préparation opérationnelle ainsi que de la transformation du ministère. Dans ce cadre, l'acquisition et le développement de compétences dans 15 dominantes (2) constituent une exigence forte du gestionnaire et des employeurs. Cela s'obtient par : 

⦁ une complémentarité du recrutement: entre les commissaires de carrière recrutés par concours externes (sur épreuves ou sur titres) ou par concours internes (parmi les sous-officiers et officiers sous contrat) et les commissaires servant sous contrat (sous contrat, commissionnés, volontaires) ; 

⦁ une formation de cursus qui relève du gestionnaire: formations initiales et des CR1 à l'ECA, enseignement militaire supérieur du 2e degré (EMS2) par concours (École de guerre BEMS) ou sur commission (BTEAMS - brevet technique d'études administratives supérieures), sélection pour un enseignement militaire supérieur du 3e degré (EMS3) ; 

⦁ une formation d'adaptation à l'emploi qui relève des employeurs et que le gestionnaire suscite et appuie; 

⦁ la co-construction de parcours professionnels et de carrière marqués par une succession d'emplois de responsabilités croissantes dans une ou plusieurs dominantes. 

S'agissant de l'EMS, l'instruction éponyme vient d'être modifiée (n°13199 du 21 mars 2023) de manière à permettre un continuum de formations « métiers » diplômantes (de type master 2 professionnel ou mastère spécialisé) aux commissaires des armées, avant et après l'EMS2, et ainsi la génération et la fidélisation de compétences à partir de commissaires déjà recrutés, particulièrement dans les dominantes en tension, compte tenu notamment du dynamisme du marché de l'emploi des cadres. 

Les principales mesures sont les suivantes: 

- amplification des formations métiers avant l'EMS2 depuis 2022 ; 

- redynamisation de l'EMS2 par concours, jalon structurant des parcours professionnels et de carrière des commissaires des armées, par élargissement du créneau de passage dès 2024, action sur les non-détenteurs du PLS 3333 (3) et renforcement de la préparation depuis 2023 ; 

- réorientation de l'EMS2 sur commission sur les formations métiers depuis 2023: par fusion des BTEAMS Jeune et Tardif, élargissement des conditions, augmentation du nombre et changement de paradigme: ouverture dans les dominantes en tension après échange avec les pilotes de domaines et en ayant préalablement pré-identifié les formations diplômantes à suivre.

(1) Terre, Air, Marine, Armement, Santé

(2) Administration, Audit, Action de l’Etat en mer, Achats, Finances, Contrôle de gestion, Droits financiers individuels, Gestion des ressources humaines, Juridique, Juriste opérationnel, Logistique supply chain, Management des systèmes d’information, Restauration-hébergement-loisirs, Santé, Systèmes de forces

(3) Profil linguistique standardisé

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Le CR1 Anna R. (ECA 2012, Dominante: Juriste opérationnel) : « Au cœur des zones grises »

"Issue de la promotion 2012, je suis rentrée dans le corps des commissaires des armées pour être LEGAD (Legal advisor)! Juriste de formation, mon but était de pratiquer le droit au cœur des opérations, et j'ai suivi les formations spécifiques pour ce faire, dans les domaines du ciblage aérien ou encore de la planification et la conduite des opérations. Être LEGAD d'ancrage Air est un métier passionnant. 

Passionnant mais aussi responsabilisant: la mission première, c'est de protéger la Force sur les risques afférents à l'usage de la force. Il faut être capable de pédagogie face à des publics très variés, du légionnaire au pilote de chasse, leur expliquer les limites de leur mandat de façon très concrète. Les enjeux sont importants, il ne faut pas se rater. 

La « LEGADerie », cela implique aussi beaucoup de déplacements et de départs en opération: c'est un travail de terrain, au plus près des forces. Comprendre le niveau tactique est indispensable pour pouvoir occuper ensuite des fonctions de niveaux opératif ou stratégique. 

Par ailleurs, c'est tout sauf une matière figée : aujourd'hui, nous assistons à une transformation du contexte des opérations, avec davantage de zones grises et d'hybridité. Le droit est absolument central pour comprendre et exploiter ces mutations! 

C'est un métier de terrain et de conseil au commandement, à la fois valorisant et très exigeant."

Textes et photos : SCA ; revue Soutenir n°26 juillet-septembre 2023