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samedi 1 septembre 2018

1973 - Fermeture de la base-établissement de Chamalières

2018 marque le 45ème anniversaire de la dissolution de l’établissement central de Chamalières, créé dès 1939 avant même que n'existe une intendance de l'air, et qui fut aussi la première base aérienne du commissariat de l'air en 1954.

Voici le discours prononcé le 18 juin 1973 par  le DCCA, le commissaire général Daume, lors de la cérémonie de dissolution.

Nous en profitons pour saluer à cette occasion le commissaire colonel (R) Rame, dernier directeur de l'ECCA et commandant de la base, à qui on doit un historique remarquable de l'établissement.

Grâce aux recherches du commissaire général (2S) François Aubry, nous publierons l'an prochain un article complet pour les 80 ans de cet établissement qui a profondément marqué, par son esprit opérationnel, la filière "matériels" du commissariat de l'air. Le SFCA/SETAMCA/SELOCA (aujourd’hui CESCOF) et les ELOCA (notamment l’établissement de Portes-les-Valence, qui existe toujours) en sont les héritiers directs.



Message du directeur central du commissariat de l’air

L’établissement central du commissariat de l’air n°797, premier-né des établissements du commissariat de l’air, ferme ses portes. C’est avec émotion que je salue la disparition du premier magasin général d’habillement, de campement, de couchage et d'ameublement dont a disposé l’armée de l’air.

Créé par une décision ministérielle du 22 novembre 1937 puis par un décret du 13 janvier 1938, son implantation fut tout d’abord envisagée à Limoges. Par la suite, Chambéry, Vierzon et Bourges semblèrent avoir successivement les faveurs de cette création mais un décret du Président de la République en date du 28 septembre 1939, tout en confirmant son existence juridique, décida du choix de Chamalières.

Ces hésitations géographiques n’étaient en fait que la projection matérielle d’un combat normatif qui portait sur l’opportunité de donner à l’armée de l’air des moyens logistiques qui lui soient propres. Chamalières marque ainsi la première étape vers la nécessaire reconnaissance d’une administration spécifique à l’Air. Ce combat d’avant-garde précéda et prépara la création du corps des commissaires de l’air, qui intervint dès 1942. Voilà l’une des raisons de l’importance sentimentale que le service attache à la cérémonie de dissolution de l’ECCA n°797.

Les premières années d’existence furent vécues dans l’ombre, dans un état de sommeil apparent qui dissimula très rapidement des liens étroits avec le maquis. Après avoir été contraint, en juin 1943, de laisser les lieux à l’occupant, qui en fit un magasin au service de son aviation, l’armée de l’air s’y réinstalla en novembre 1944. A partir de ce moment, fort de l’enseignement de cinq années de difficultés, l’établissement prit son essor. Sa mission se différencia au fil des ans : de 1944 à 1960, il passa les marchés, réceptionna les matériels, ordonnança les dépenses, stocka les approvisionnements réalisés, en assura l’expédition aux unités, assumant ainsi le cycle complet du ravitaillement de l’armée de l’air en matériel du commissariat.

L’importance grandissante de toutes ces fonctions nécessita un aménagement et une répartition des tâches : certaines d’entre elles furent confiées au deuxième établissement central créé en 1953 à Toulouse et au service des fabrications du commissariat qui, installé en 1960 à Ris-Orangis, prit à son compte les activités de conception technique et la passation des marchés pour l’ensemble de l’armée de l’air.

PC Base
L’établissement de Chamalières mit au service de cette différenciation administrative la qualité de son expérience et demeura, dans l’organisation de l’approvisionnement ainsi tissée, un maillon essentiel de notre chaîne logistique.

L’adaptation continue des structures guidée par un souci constant de rationalisation impose de tourner une page importante de la vie du commissariat de l’air. La valeur de tout système économique repose sur la recherche permanente de l’efficacité la plus grande et du rendement le meilleur : le commissariat de l’air soucieux de l’utilisation la plus efficiente des moyens dont il peut disposer, mettant au service d’une administration dynamique les méthodes les plus modernes de techniques de gestion, est ainsi conduit à remodeler son organisation.

Voyant avec un légitime regret notre établissement le plus ancien se ranger désormais dans le patrimoine affectif du service, soyons confiants en un avenir dans lequel le commissariat s’attachera à conserver la qualité de l’action que tous les personnels civils et militaires de l’établissement ont su patiemment forger.

Je tiens à les remercier pour la compétence, la conscience et l’ardeur avec lesquels ils ont su assumer en toutes circonstances les missions qui leur étaient confiées. Je les félicite d’avoir toujours eu à cœur de servir de la meilleure façon les intérêts du commissariat de l’air et de l’armée de l’air.

Commissaire général inspecteur G. Daume
Paris le 14 juin 1973